Texte : Pour plusieurs raisons. D'abord, historiquement parce que ces procédés complètement innovants dans les années 30 n'étaient à la portée que de leurs seuls "inventeurs". Le développement couleur n'est devenu à la portée des labos que dans les années 50, et encore . Les labos Kodak dont les effectifs avaient été gonflés par ceux de Pathé développaient les émulsions Kodak, Agfa avait quelques labos, Fuji s'est implanté dans les années 70.... C'est l'émergence des "autres" fabricants d'émulsions couleur qui ont ouvert le marché au Romaphot et autres Maes..... Les procédés de développement couleur n'étaient jusque là absolument pas standardisés, chaque "émulsionneur" gérait donc SA chimie, ce qui compliquait sérieusement la tâche de ces labos "indépendants" Il a fallu attendre les procédés E4, et surtout E6, pour voir apparaitre un standard en inversible et le C41 en "classique". Ces deux procédés là (E6 & C41) étant standardisés, les chimistes comme Tetenal ou PC ont pu commercialiser les bains de traitement. Une mention particulière pour les Agfachrome 50 dont le traitement était tout-à-fait à la portée de l'amateur et avec de très beaux résultats et très stables dans le temps. Le procédé Kodachrome est extraordinairement compliqué, la version actuelle dont André nous a donné un lien a suivre est "simplifiée" grace aux progrès de la chimie moderne..... En Europe, le Kodachrome a toujours été maîtrisé par Kodak, en France les labos étaient à Vincennes (le Pathé "historique"), Sevran, Marseille. Pas de marché suffisant pour équiper des labos indépendants, et déjà, même avec ces 3 labos triés sur le volet les résultats présentaient une dispersion statistique qui devait largement plus aux traitements qu'aux émulsions. Donc Europe = films vendus développement compris par Kodak. Aux USA c'était différent. D'abord parce que Kodak n'avait pas à souffrir de beaucoup de concurrence et que le marché était largement plus grand. Contrairement à chez nous, la part de marché du Kodachrome dans les émulsions couleur dépassait allègrement les 50%. De quoi inciter les très gros labos à s'équiper en machines de développement et procédés Kodak. Il faut imaginer le process de développement de "bobines" de 600 mètres constitués des films des amateurs mis bout à bout, avec un déroulement incluant des bains, des lavages, des ré-expositions et une chimie qui se pollue au fur et à mesure ........ les films situés en fin de bobine ne bénéficiant pas d'une chimie "fraiche"..... En effet, contrairement à un process "amateur" ou on place le film en spire et où l'on travaille par immersion, les process "industriels" déroulent le film comme un projecteur gigantesque présentant de surcroit la contrainte d'être 100% étanche à la lumière..... Certains de ces "bains" doivent même être changés à chaque chargement. Donc aux US, quelques labos, dont Dwayne's. Mais le marché s'est effondré, déjà globalement, puis par l'émergence des films E6, devenus aussi séduisants que les K25 & 64 dans leur résultats, sans jamais les égaler en durée de conservation hélas. La part de marché du Kodachrome est tombée à quelques % d'un marché lui-même en contraction globale.... Kodak a fermé petit à petit ses labos. Les normes anti-pollution ont fait le reste. Il faut voir ce qui s'est passé à Vincennes pour mesurer l'ampleur des dégats, et encore je crois que tout n'a pas été clairement dit..... Du reste, Kodak s'est fendu de travaux gigantesques pour "dépolluer" Sevran lorsque le labo a été fermé.... Pour avoir moi-même développé un nombre considérable de films en tous genres, je pense que développer en K14 impose de créer une machine dédiée. Quant à la chimie, si elle n'est plus vendue par Kodak, sa préparation est quasi inaccessible à un amateur. Enfin, ne pouvant s'agir que d'un système à déroulement, il faut être certain de pouvoir "monter" une bobine de 600 mètres pour rentabiliser une seule chimie. Un seul "ratage" dans le process, et vu les prises de risques de ce traitement il y en a plus que de chances que ça marche, et c'est 40 films de 15 mètres qui sont HS...... Quel assureur accepterait de couvrir un tel risque ? Bref, développer du K14, si Dwayne's ne le fait plus, c'est mort. Sauf à accepter un traitement noir & blanc et même pas inversible avec à la clef un film négatif très sombre et intégralement violacé, rendant le tirage d'une copie positive impossible autrement que numériquement après un télécinéma......
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